vendredi 23 novembre 2018

Love me, love me not.



I brought you a flower
And you pulled all the petals away
One by one, so eager to find out
If you were loved by anyone,
Without seeing the redness of the rose
And the thorns still stuck in my skin.

vendredi 2 novembre 2018

The Great Walkyrie


This is the story of how I've ripped my heart out of my chest
And offered it to the Great Walkyrie as a gift of recognizition and trust.

In reward, she cut all my edges and shaped me with her sharp sword,
And I pleasantly thanked her on my knees for making me her shadow.

But the darkness was too vast I lost myself
And my eyes turned white because of her stunning light.

In the silence of the night I felt alone, watching from afar her devotees' acclamations,
The hole in my chest still dripping red and the relaxing sound of my heartbeats missing.

One day on the other side of the battlewar she went, letting me in the big Nothing,
And without her lighthouse light I keep on cutting myself with my shattered soul.

jeudi 17 août 2017

A walk through nature.



Grass sings under the feet
Those peaceful lullabies.

Thorns kiss the skin
And drink the blood.

Dust dances in the air,
Brown clouds undulate around bodies.

Trees brush through hair
With its hooked fingers.

It's Mother Nature's welcoming.

vendredi 26 mai 2017


YOU MADE ME ASHAMED
OF BEING MYSELF
WHEN I WAS REALLY TRYING
TO BE LIKE YOU.



mercredi 26 octobre 2016

Sommeil sans repos.




L'image que renvoyait le miroir était cauchemardesque et alarmante. Le teint blafard, le visage creusé par les cernes, il n'était pas vraiment agréable à voir, ni à entendre d'ailleurs. Sa voix rauque et cassée par la fatigue glissait dans la pièce comme sur du papier de verre, avec un tel effet abrasif qu'il se donnait mal à la tête rien qu'en s'écoutant parler. Il ressemblait à une bête, un monstre. Mais au moins les monstres, eux, n'existaient pas. Il savait également qu'il ne tarderait pas à s'effondrer d'épuisement, il le redoutait, mais paradoxalement il le souhaitait encore plus. Sa santé mentale était elle-aussi en train de décliner. Devant son reflet, ses yeux se remplissaient de larmes de désespoir et ses lèvres s'étiraient en un sourire azimuté. Il recherchait la sensation d'avoir un corps reposé, des pensées organisées, ce sentiment même de répit qui lui échappait depuis de nombreux jours. Il devait faire appel à de vagues souvenirs pour se rappeler d'une quelconque impression de sérénité dont sa chair était autrefois emplie. Parce que cela faisait un certain temps, une période dont la durée lui était inconnue et à laquelle il aurait assigné des mois entiers s'il ne devait écouter que sa morosité et non sa rationalité, qu'il ne s'était pas oublié dans la douceur de ses draps, bercé par la sensation de bien-être qui le submergeait lorsque ses yeux se fermaient et que son esprit s'envolait pour un autre univers, une dimension singulière bien plus plaisante que celle où il demeurait.

Ce qui étonnait le plus les personnes à qui il confiait sa détresse, c'est qu'il dormait plus que la normale. Il ne mangeait plus le soir, snobant toute interaction avec le monde extérieur dès que l'aiguille de son horloge murale marquait les dix-huit heures, préférant se replier sur sa couche pendant de longues heures. Mais rien n'y faisait. Il se réveillait chaque jour encore plus fatigué que le précédent, son corps entier en proie aux douleurs, rigide et crispé.  Les couvertures disséminées sur le plancher et les oreillers égarés aux quatre coins de la pièce étaient à l'image du jeune homme : en pagaille. C'était comme s'il courait un marathon en direct de sa chambre sans qu'il ne soit lui-même au courant, un endroit si étroit qu'il ne faisait que se cogner dans les rares mais anguleux meubles. Ses jambes rompues le tiraient et peinaient à le soulever, à le tenir debout et éveillé, et cédaient occasionnellement sous son poids. Quand bien même il arrivait à se déplacer, c'était avec lourdeur et lenteur qu'il traînait sa chair, puisant toujours un peu plus dans ses réserves d'énergie précieusement enfouies. Il pouvait sentir chaque muscle présent dans ses membres inférieurs, était presque apte à en faire le décompte à chacun de ses mouvements saccadés.

Et ces cauchemars effroyables qu'il ne pouvait éviter, qui se répétaient chaque jour, le dévoraient un peu plus chaque soir. Allongé sur son matelas, droit comme une planche, il observait l'atmosphère environnante, chaque fois identique. Il s'agissait toujours de sa chambre, ni jolie ni enivrante, son manque d'attrait était encore plus flagrant dans la nuit noire. Sa position ne lui permettait de ne voir uniquement que ce qui se trouvait en face de lui. Une fenêtre recouverte d'une cascade de fins morceaux de tissus transparents dégringolant sur le mur, flottant dans les airs à leur fin, laissait passer quelques imperceptibles éclats de lumière extérieurs, entravant l'opacité totale de la minuscule pièce. Au milieu de la confusion, des bruits lui parvenaient faiblement aux oreilles, le craquement du plancher sous les pas prudents d'un être. Les clapotis étaient très serrés, si bien qu'il s'agissait soit d'une grande armée de lutins totalement désynchronisée, soit d'un mille-pattes géant doté d'une certaine rapidité. Le crépitement traversait la pièce, allant à sa gauche, puis à sa droite, et ralentissait, jusqu'à s'éteindre complètement devant lui. Deux bras se hissèrent sur le rebord lointain du lit, émettant une pression bien trop forte pour qu'il s'agisse d'un quelconque petit elfe ou répugnant insecte. Deux points luminescents, brûlants comme deux soleils dans l'approximative noirceur, scrutaient sa silhouette de haut en bas. La créature le surplombait indéniablement de toute sa hauteur, une silhouette charbonneuse longiligne dont seul les trois quarts logeaient sur la natte. La chose le regardait droit dans les yeux, comme s'il pouvait lire dans les tréfonds de son âme chacune de ses peurs enfouies profondément dans son inconscient. Des sons étrangers, évoquant vaguement un jappement animal, sortaient dangereusement de sa bouche déformée par la colère, ou peut-être par la faim, si l'on en jugeait par la façon dont il le dévorait des yeux. Soudain la créature se retira, reculant hâtivement, mais pas définitivement. Elle emprisonna les jambes de l'homme de ses mains gargantuesques, ses doigts pénétrant presque dans la chair tellement son étreinte était imbibée de force, une puissance démoniaque qui l'attirait vers elle. Le corps de l'être humain était constamment paralysé, ne pouvant se débattre, les yeux toujours rivés sur la scène, dont ils ne pouvaient se détourner. Ne pouvant faire bouger la carcasse de l'homme ne serait-ce que de quelques millimètres, elle abandonna rapidement, s'esquiva dans un coin de la pièce, emportant couvertures et objets en tout genre sur son passage en un bruissement assourdissant. Elle se recroquevilla sur elle-même et se fonda dans les ténèbres jusqu'à y disparaître complètement, ne laissant comme trace de sa présence qu'une confusion à la fois éthérée et matérielle. Et les paupières de l'homme s'abaissèrent tandis que la pesanteur macabre de l'air s'évaporait, laissant de nouveau place au silence et à la noirceur la plus totale.

Il avait recherché une explication à ce phénomène anormal, s'interrogeant sur la signification de ces oppressants songes. Il en avait déduit que c'est ce que certains appelaient "paralysie du sommeil". Le cauchemar du garçon n'était apparemment qu'une hallucination, provoquée par la terreur et l'angoisse, engendrées par l'éveil de son cerveau face à l'absence de réponse de son corps et la paralysie totale de celui-çi. Pourtant, l'amas de taches bleues et de griffures encore rougeâtres croissant présent sur les jambes du jeune homme évoquait quant à lui à une présence réelle et surnaturelle, rendant ces évènements inexplicables. Et si les monstres existaient, finalement?

mercredi 19 octobre 2016

Expérience n°11.

Les phares s'éteignirent, le moteur cessa de vrombir. Le tintement des clefs fût rapidement étouffé par le morceau de tissu dans lequel elles s'engouffrèrent. Une ombre se faufila hors du véhicule, laissant la portière se refermer d'elle-même, son claquement résonant dans la ruelle étroite et déserte. Chaque détail présent dans l'allée pouvait être distingué comme en plein jour, même sans la présence de réverbères. La lumière éblouissante, qui avait appâté la jeune femme, était visible des kilomètres à la ronde. Carla se rapprochait de celle-ci, s'éloignant de son attelage, n'emportant avec elle que sa curiosité et un peu d'audace. Elle avança d'un pas déterminé, son regard braqué au loin, comme ensorcelée, ses pensées entièrement tournées vers le rayonnement mystérieux émanant du manoir.  Sa marche était précise, presque calculée voire chronométrée, si bien qu'elle ne semblait pas consciente de ce qui se passait, absorbée dans sa rêverie. Ses mains se posèrent délicatement sur les ornements des grilles de l'imposant portail, comme si elle craignait de se brûler à leur contact. Clara en redessinait les courbes du bout de ses doigts, fascinée par toutes ces arabesques dorées. Lorsqu'elle se décida enfin à pousser les barreaux, un tout autre décor s'offrit à elle. Le grincement strident que firent les portes en se rabattant se rajouta à l'atmosphère désormais angoissante des lieux. 

Les portes franchies, ce n'était plus seulement la lumière qui captait l'attention de Carla. Elle se trouvait ensevelie sous les herbes, qui la dépassait de plusieurs centimètres. Elle tenta de se frayer un chemin en suivant la lueur apparente, visible à travers la végétation. L'immense porte du bâtiment se dressa à présent devant elle, grande ouverte comme si l'édifice lui-même attendait sa venue. Carla ne comprenait pas vraiment quel était cet endroit. Un bureau surplombait le hall d'entrée, où trônaient feuilles de papier, boîtes de médicaments et poussière. Un frisson lui parcourut l'échine, une voix lui murmurait intérieurement de rebrousser chemin lorsqu'elle en avait encore l'occasion. Pourtant, tout son corps s'embrasait à l'idée de découvrir la source de cette lueur étrange. Son avidité de savoir eut raison de son sens moral, et elle continua son chemin. La nature semblait avoir repris ses droits sur les locaux. Plantes rampantes ainsi que plantes grimpantes, les murs et le sol en étaient recouverts. Le lierre avait poussé en s'enroulant autour des poignées de porte, des bougeoirs accrochés aux murs, sans jamais les recouvrir, laissant une dernière trace de civilisation sur leur passage, comme pour prouver que ce qui existait auparavant n'était désormais plus propriété des humains. Les portes se succédaient, chacune identique à la précédente, accentuant l'impression de déjà-vu. Et toujours l'éclat au bout du couloir, la lumière au bout du tunnel. Finalement Clara rencontra un escalier, le dévala et atterrit dans un endroit qui semblait à première vue être un cabinet de soins.

Il émanait une forte odeur de soufre, se mêlant à une ambiance oppressante, due aux nombreux instruments considérés comme matériel médical dans le passé mais qui n'évoquait que l'atrocité de la science ancienne à présent. Chaque scalpel faisait revivre le souvenir de la chair déchirée, des corps éventrés, et des cris d'hommes, femmes et d'enfants. Sur les murs étaient accrochés des scies à manivelle, encore enduises de sang séché. Carla détourna son regard, se forçant à oublier les appareils de torture siégeant en tout lieu autour d'elle et à se concentrer sur la lumière. Ses jambes la portèrent à la source de lumière. C'était comme regarder le Soleil directement, sans protection. Éblouie, il lui fallut quelques minutes pour s'adapter à ce nouvel environnement. Et sa surprise fût immense lorsqu'elle constata où elle était.

Des compartiments ronds, semblables à des tubes à essai, mais de grandeur incommensurable, effleuraient le plafond, et emplissaient toute la salle. Tous étaient brisés, partiellement ou entièrement. Tous sauf un, empli d'un liquide jaunâtre scintillant, où étaient gravés dans le verre les caractères suivants : « Expérience n°11 ». Des ampoules étaient présentes çà et là autour du cylindre, au-dessus et en dessous, toutes tournées vers l'intérieur afin d'éclairer ce qui s'y trouvait. Un corps féminin flottait dans ce fluide, recroquevillé sur lui-même. Sa peau avait pris la même teinte livide que ce dans quoi il ondoyait. Il apparaissait telle une illumination, aussi bien grâce au halo de lumière qu'il créait par lui-même, mais aussi par la surprenante beauté dont il faisait preuve. Ses courbes étaient enivrantes, captivantes, ensorcelantes. Sa silhouette se suffisait à elle-même, sans aucun artifice, la beauté dans toute sa splendeur. Subjuguée par la vue d'un être aussi parfait,  Carla était maintenant accolée à la paroi, ses yeux remontant progressivement, ne laissant aucun aspect de l'organisme inconnu, imprégnant sa mémoire de cette image glorieuse. Lorsque son regard se posa finalement sur le visage de la femme en face d'elle, elle remarqua que cette dernière la fixait également. Son expression était cadavérique. Elle conservait pourtant une certaine mobilité, et son torse se soulevait régulièrement à l'arrivée d'oxygène dans ses poumons, grâce aux tuyaux reliés de ses narines à un étrange appareil assourdissant, semblant fonctionner indépendamment d'une quelconque source d'électricité, à l'image des bulbes lumineux, à quelques pas de la colonne de verre. Lentement, son corps ondulait, elle semblait puiser dans ses dernières forces pour se rapprocher de Carla. Leur tête étaient à présent à quelques centimètres l'une de l'autre, séparées par une épaisse couche de cristal. Carla put voir alors que ce corps n'était pas laissé à l'abandon, qu'une âme errait toujours dans la dépouille, cherchant une sortie. Et comme un ultime appel au secours, elle mima avec ses lèvres quelques mots.

Tue-moi.

Soudainement, Carla reprit ses esprits, ce qu'elle voyait actuellement en pleine lumière était encore pire que ce que le commun des mortels s'inquiétait de trouver dans l'obscurité. C'était une véritable abomination, un châtiment que ses prédécesseurs avaient infligé à cette femme sans nom, seulement reconnaissable par un numéro. Ils l'avaient laissé dans un état végétatif toutes ces années, cachée de la vue de tous. Elle ne vivait pas vraiment. Elle survivait, seulement parce que personne ne lui avait encore donné la mort. Clara chassa ses larmes du revers de sa main. Elle baissa la tête, et s'attela à la tâche. Elle s'approcha de l'engin respiratoire, et débrancha un à un tous les fils. Elle fit volte-face, observant la figure la remercier, les traits désormais apaisés. Ses membres se détendirent enfin.  Alors que Carla se décida à repartir, la silhouette se réanima subitement, luttant pour la survie, puis s'immobilisa aussitôt, comme frappée d'une coruscation, un éclair de douleur qui aurait traverser son corps momentanément. Les yeux grands ouverts, toute étincelle de vie avait désormais quitté son corps. La silhouette remonta à la surface dans un silence mortuaire. 

Carla sortit du bâtiment sans prêter attention à ce qui l'entourait, encore emprise d'une certaine émotion. Alors qu'elle avait franchi la porte et posé un pied sur le sol terreux, elle remarqua que la lumière était désormais éteinte. C'était comme si la source de clarté se nourrissait de la vie du corps flottant et inversement. Et puisque l'un s'était éteint, l'autre l'avait suivi dans sa chute. Elle se résolut à partir définitivement, empruntant le même chemin qu'à son arrivée, mais cette fois guidée par le flamboiement réconfortant de la Lune.
Ce n'est qu'en se retournant une dernière fois vers la bâtisse qu'elle pût lire sur une plaque solidement fixée au mur : 

« Clinique psychiatrique de Puygnan, fermée en 1948 suite à la découverte des opérations chirurgicales et expérimentales illégales 
entreprises par le docteur chirurgien Humeau sur ses patients, condamné pour crimes contre l'humanité la même année. 
Entrée interdite. » 

dimanche 9 octobre 2016

Sculpture.




We'll live on a rope full of knots,
We'll fall and rise back lots
Until our brains are fulfilled with stars
And our skins are marked with bluish nebulas.

At the end of our time we'll fall in reverse,

Our minds will be lost somewhere in the universe,
Our bodies will be carried away on a hearse.

Let us claim a late caprice

Let us hear our last breath
Before we can seek for peace
In the silence of the death.

Finally we'll let nature
Grow flowers on our sepulture
And for the eternity become
Mother Earth's sculpture.